Page:Kipling - Du cran.djvu/90

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marmites, entre de douces reprises de chanson. William renifla. La Crevette faisait la cuisine — préparait probablement quelque chose ; La Crevette ne faisait rien que préparer des insignes. À la réflexion William s’aperçut qu’il aimait encore moins La Crevette ce campement-ci que le dernier, ou celui d’avant. Sur quoi il entendit la voix d’un étranger.

« Oui, fut la réponse de La Crevette. C’est moi qui ai la garde du camp. Voulez-vous le visiter, monsieur ?

— J’en avons vu — vu des tas, répondit l’inconnu. Mon fils était dedans autrefois — les Buffles, du côté de Hendon. Qu’est-ce que vous êtes, vous ?

— Ma foi, pour le moment, je suis quelque chose comme Cuisinier provisoire, répondit La Crevette, dont les manières étaient de beaucoup supérieures à celles de William.

— Prov’soire ! Prov’soire ! souffla dédaigneusement l’étranger. Peut pas être plus cuisinier prov’soire que curé prov’soire. À beaucoup près. La cuisine est la cuisine ! Voyons vos idées à vous de cuisine. »

William n’avait jamais entendu personne