bout de leurs queues en eau profonde lorsqu’ils ne paissaient pas, se saluant solennellement les uns les autres, et agitant leurs nageoires de devant comme un gros homme agite des bras trop courts.
— Ahem ! dit Kotick. Bon plaisir, messieurs ?
Les grosses créatures répondirent en dodelinant, et en agitant leurs nageoires comme le Frog-Foot-man[1].
Quand ils se remirent à pâturer, Kotick vit que leur lèvre supérieure était fendue en deux morceaux, qu’ils pouvaient écarter d’environ un pied, et rejoindre à nouveau avec un boisseau de goémon dans la fente. Ils poussaient le varech dans leurs bouches et mâchaient solennellement.
— Sale manière de manger, fit Kotick.
Ils dodelinèrent encore, et Kotick commença à perdre patience.
— Très bien ! dit-il. Si vraiment vous possédez une articulation de plus que les autres dans votre nageoire de devant, ce n’est pas la peine de faire tant d’embarras. Je vois que vous saluez gracieusement, mais je voudrais connaître vos noms.
Les lèvres fendues s’agitèrent et se tordirent ;
- ↑ Personnage de « Alice in Sunderland », livre humoristique très populaire en Angleterre. Il s’agit d’un valet de pied qui salue toujours et ne répond jamais.