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Page:Kipling - Le Livre de la jungle, trad. Fabulet et Humières.djvu/199

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Les yeux de Rikki-tikki devinrent rouges de nouveau, et il remonta en dansant vers Karait avec ce balancement particulier et cette marche ondulante qu’il avait hérités de sa famille. Cela paraît très comique, mais c’est une allure si parfaitement balancée, qu’à n’importe quel angle on en peut changer soudain la direction : ce qui, lorsqu’il s’agit de serpents, est un avantage. Rikki ne s’en rendait pas compte, mais il faisait là une chose beaucoup plus dangereuse que de combattre Nag : Karait est si petit et peut se retourner si facilement qu’à moins, pour Rikki, de mordre à la partie supérieure du dos tout près de la tête, un coup en retour pouvait l’atteindre à l’œil ou à la lèvre. Rikki ne savait pas ; ses yeux étaient tout rouges, et il se balançait d’arrière en avant, cherchant la bonne place à saisir. Karait s’élança. Rikki sauta de côté et essaya de courir dessus, mais la méchante petite tête grise siffla à un cheveu de son épaule, et il lui fallut bondir par-dessus le corps, tandis que la tête suivait de près ses talons.

Teddy héla du côté de la maison :

— Oh ! venez voir ! Notre mangouste est en train de tuer un serpent.

Et Rikki-tikki entendit la mère de Teddy pousser