Page:Kipling - Le Livre de la jungle, trad. Fabulet et Humières.djvu/278

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faute, si on m’avait fait mal ! interrompit le jeune mulet.

— Il le faut, repartit le cheval de troupe. Si vous n’avez pas confiance dans votre homme, vous pouvez aussi bien décamper tout de suite. C’est ce que font quelques-uns de nos chevaux, et je ne les blâme pas. Comme je le disais, ce n’était pas la faute de Dick. L’homme était couché sur le sol, et je m’allongeais pour ne pas l’écraser, mais il me lança une estafilade de bas en haut. La prochaine fois que j’aurai à franchir un homme couché par terre, je poserai le pied dessus… et ferme.

— Hem ! dit Billy ; tout cela paraît bien absurde. Les couteaux sont de sales instruments en toutes circonstances. Ce qu’il y a de mieux, c’est d’escalader une montagne, une selle bien équilibrée sur le dos, de se cramponner des quatre pieds et des oreilles, de grimper, ramper et se faufiler, jusqu’à ce que l’on débouche à des centaines de pieds au-dessus de tout le monde, sur une saillie où il y ajuste la place de ses sabots. Alors, on s’arrête et on ne bouge plus… ne demandez jamais à un homme de vous tenir la tête, jeunesse… on ne bouge pas pendant qu’on visse les canons, et puis on regarde tomber parmi les hautes branches