Aller au contenu

Page:Kipling - Le Second Livre de la jungle.djvu/105

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
94
le second livre de la jungle

Les yeux clignotants, nous battons les champs.
                                   Écoutant, d’où nous sommes,
Au fond des roseaux, les sarcelles d’eau
          Chanter : Le Jour — le Jour aux Hommes !

Dans les chemins creux, à nos flancs poudreux
                                   A séché la rosée,
Où nous avons bu, la berge n’est plus
                                   Qu’une fange crispée ;
Car le traître soir livre et laisse voir
                                   Chaque empreinte de griffe ou d’ongle ;
Nous entendez-vous ? Bon sommeil à tous
                                   Qui gardez la loi de Jungle !


Mais aucune traduction n’en peut rendre l’effet, ni le glapissement de mépris dont les Quatre en soulignaient chaque note au craquement des branches dans les arbres, comme les hommes y grimpaient en hâte, et comme Buldeo commençait à répéter des formules d’incantations et de magie. Ensuite, les frères se couchèrent pour dormir ; car, pareils à tous ceux qui n’ont à compter, pour vivre, que sur leur propre effort, ils étaient d’esprit méthodique et personne ne travaille bien sans sommeil.

Entre temps, Mowgli dévorait les milles, neuf à l’heure, d’une allure preste et cadencée, heureux de se retrouver si bien en forme après tant de longs mois à l’étroit parmi les hommes. Sa première idée était de tirer Messua et son mari de la trappe,