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Page:Kipling - Le Second Livre de la jungle.djvu/108

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la descente de la jungle

— Je savais… je savais qu’il viendrait, sanglota enfin Messua. Maintenant, je vois bien qu’il est mon fils.

Et elle pressa Mowgli sur son cœur. Jusqu’alors Mowgli n’avait rien perdu de son sang-froid ; mais, à ce moment, il se mit, ce qui le surprit très fort, à trembler de la tête aux pieds.

— Que signifient ces liens ?… Pourquoi t’ont-ils attachée ? — demanda-t-il après une pause.

— Afin de la mettre à mort parce qu’elle a fait de toi son fils…rien de plus ! — dit l’homme d’un air sombre. Regarde ! Je saigne.

Messua ne dit rien, mais c’étaient ses blessures, à elle, que regardait Mowgli, et ils entendirent ses dents grincer lorsqu’il aperçut le sang.

— Qui a fait cela ? dit-il. Il faut qu’il le paie.

— C’est tout le village. J’étais trop riche. J’avais trop de bétail. Voilà comment nous sommes des sorciers, elle et moi, pour t’avoir donné asile.

— Je ne comprends pas. Laisse Messua me raconter la chose.

— Je t’ai donné du lait, Nathoo ; t’en souviens-tu ? dit Messua timidement. Parce que tu étais mon fils que le tigre avait pris, et parce que je t’aimais très tendrement. Ils ont dit que j’étais