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le second livre de la jungle

Ceux-ci tombèrent, brisés d’un coup, comme des tiges cassées de ciguë en fleur, tandis que les hommes précipités à terre entendaient tout contre leurs oreilles le gargouillement sourd des éléphants. Alors l’avant-garde des armées de cerfs effarés céda, se répandit dans les pâturages et les cultures du village, et les inonda ; le sanglier fouisseur, au sabot tranchant, les accompagnait, et ce que le Cerf laissait debout il l’achevait. De temps en temps une alerte de loups ébranlait les hardes, qui se ruaient désespérément de tous côtés, foulant l’orge nouvelle, rasant les remblais des canaux d’irrigation. Avant l’aurore la pression sur le pourtour du cercle fléchit en un point. Les Mangeurs de Chair s’étaient repliés et laissaient du côté du sud un chemin ouvert par lequel fuyaient, bandes sur bandes, les Chevreuils. D’autres animaux, plus hardis, restaient en haut, dans les fourrés, pour finir leur repas la nuit suivante.

Mais l’ouvrage, en principe, était fait. Quand les villageois, au matin, regardèrent, ils virent leurs récoltes perdues. C’était pour eux la mort s’ils ne s’en allaient pas, car ils vivaient d’une année à l’autre aussi près de la famine que près d’eux la Jungle. Lorsqu’on envoya paître les buffles,