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Page:Kipling - Le Second Livre de la jungle.djvu/188

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les croque-morts

jour. Il n’entend pas bien hors de l’eau, et… cette fois ce n’est pas une femme !

L’acier d’un canon de fusil brilla pendant une minute au clair de lune sur les traverses. Le Mugger reposait sur le banc de sable, immobile comme son ombre, les pattes de devant un peu écartées, la tête tombée entre elles deux, et ronflant comme un… Mugger.

Une voix sur le pont murmura :

— C’est un drôle de coup de fusil — presque en ligne perpendiculaire — mais sûr comme tout, un coup de père de famille. Il vaut mieux essayer de toucher derrière le cou. Bon Dieu ! quel monstre ! Les villageois seront furieux pourtant s’il est tué. C’est le deota (le génie) de ces parages.

— Je m’en moque, dit une autre voix. Il m’a pris une quinzaine environ de mes meilleurs coolies pendant la construction du pont, et il est temps de mettre un terme à sa carrière. J’ai couru en bateau après lui pendant des semaines. Tenez-vous prêt avec le Martini dès que j’aurai tiré les deux coups de celui-ci.

— Gare à la gifle, alors. Il ne faut pas plaisanter avec un double four-bore[1].

  1. le plus gros des fusils de chasse au moyen duquel on tire des