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Page:Kipling - Le Second Livre de la jungle.djvu/218

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l’ankus du roi

— Je ne sais pas. Jusqu’au fin bout de ma queue je suis fâché que tu ne lui aies point fait tâter de ton couteau. Il y a toujours du mal aux Grottes-Froides,… sur terre et dessous. Mais j’ai faim maintenant. Chasses-tu avec moi, ce matin ? dit Kaa.

— Non ; il faut que Bagheera voie ceci. Bonne chasse !

Mowgli s’en alla, dansant, brandissant le grand ankus, et s’arrêtant de temps à autre pour l’admirer, jusqu’à la partie de la Jungle que Bagheera fréquentait de préférence ; et il la trouva en train de boire après une chasse un peu dure. Mowgli lui conta ses aventures depuis le commencement jusqu’à la fin, et Bagheera, entre-temps, reniflait l’ankus. Lorsque Mowgli en vint aux derniers mots du Cobra Blanc, Bagheera fit entendre un ronron approbateur.

— Alors le Capuchon Blanc a dit la vérité ? demanda Mowgli vivement.

— Je suis née dans les cages du Roi, à Oodeypore, et je me flatte de connaître un peu l’Homme. Beaucoup d’hommes tueraient trois fois dans une seule nuit rien que pour cette pierre rouge.

— Mais la pierre ne fait qu’alourdir la chose à la main. Mon petit couteau brillant vaut bien mieux ;