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Page:Kipling - Le Second Livre de la jungle.djvu/228

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l’ankus du roi

Bagheera, un peu sur la gauche, fit entendre un indescriptible bruit de gorge.

— En voici un qui ne mangera plus, dit-elle.

Un paquet de vêtements aux couleurs vives gisait en tas sous un buisson, et, alentour, de la farine s’était répandue.

— Cela a été fait à l’aide du bambou, dit Mowgli. Regarde ! Cette poudre blanche est ce que les hommes mangent. Ils ont pris sa proie à celui-là, il portait leurs vivres, et ils l’ont livré comme proie lui-même à Chil le Vautour.

— C’est le troisième, dit Bagheera.

— J’irai porter de grosses grenouilles fraîches au Père des Cobras, pour l’engraisser, se dit Mowgli. Cette chose qui boit le sang d’éléphant, c’est la Mort même… et, cependant, je ne comprends toujours pas !

— Suivons ! dit Bagheera.

Ils n’avaient pas fait un mille de plus, qu’ils entendirent Ko, le Corbeau, en train de chanter un chant de mort au sommet d’un tamaris, à l’ombre duquel trois hommes étaient couchés. Un feu mourant fumait au centre du cercle, sous un plat de fer qui contenait une galette noircie et brûlée de pain sans levain. Près du feu, par terre, flam-