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Page:Kipling - Le Second Livre de la jungle.djvu/257

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le second livre de la jungle

dégels, en été, rochers et galets, étayés par les glaces, ne font que rouler et glisser sur toute l’étendue de la plaine, d’où — vous pouvez l’imaginer sans peine — cette croyance aux pierres vivantes. Kotuko entendait le sang lui bourdonner dans ses oreilles, comme il l’avait entendu tout le jour, mais il pensa que c’était la tornaque de la pierre qui lui parlait. Avant d’avoir atteint la maison, il avait tenu avec l’esprit, il en était tout à fait certain, une longue conversation, et, comme tous les siens croyaient la chose très possible, il ne trouva personne pour le contredire.

— Elle m’a dit : « Je saute, je descends de ma place sur la neige », criait Kotuko, et ses yeux creux brillaient, comme il se penchait en avant dans la demi-obscurité de la hutte. Elle a dit : « Je vous mènerai aux bons trous de phoques… » Demain je vais sortir, et la tornaque me conduira.

Alors l’angekok, le sorcier du village, entra dans la hutte, et Kotuko raconta l’histoire une seconde fois. Elle n’y perdit rien.

— Suis les tornaits (les esprits des pierres) et ils nous apporteront à manger de nouveau, dit l’angekok.