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quiquern

La jeune fille poussa du côté de Kotuko les deux animaux, qui faisaient honteuse mine, et, avec des sanglots de rire, s’écria :

— Voilà Quiquern, celui qui nous a conduits à la terre. Regarde ses huit pattes et sa double tête ! Kotuko, à l’aide de son couteau, leur rendit la liberté, et ils se jetèrent dans ses bras, le jaune et le noir ensemble, en essayant d’expliquer comment ils avaient recouvré la raison. Kotuko passa la main sur leurs flancs lisses et bien en chair : — Ils ont trouvé à manger, dit-il, avec un sourire. Je ne crois pas que nous allions si tôt à Sedna. C’est ma tornaque qui me les a envoyés. Ils sont guéris de leur mal.

À peine eurent-ils salué Kotuko de leurs caresses, que ces deux animaux, qui avaient été forcés de dormir, de manger et de chasser ensemble pendant les dernières semaines écoulées, sautèrent à la gorge l’un de l’autre ; et la maison de neige fut témoin d’une belle bataille.

— Des chiens à jeun ne se battent pas, dit Kotuko. Ils ont trouvé du phoque. Dormons. Nous trouverons à manger.

À leur réveil, la mer libre battait la grève nord de l’île, et toute la glace désagrégée avait été entraînée