qu’ainsi. Comme Mowgli l’avait dit à Kaa, il avait sous la langue beaucoup de petites épines, et graduellement, délibérément, il fit éclater les dholes silencieux en grognements, puis en hurlements, et finalement en rauques clameurs de rage écumante. Ils essayèrent bien de riposter à ses sarcasmes, mais c’était comme si un nouveau-né eût essayé de répondre à Kaa dans sa fureur : et, tout le temps, la main droite de Mowgli pendait crispée à son côté, prête à l’action, ses deux pieds refermés autour de la branche.
Le gros chien bai, chef du clan, avait sauté plusieurs fois en l’air, mais Mowgli n’osait pas risquer un coup douteux. À la fin, la fureur décuplant ses forces, le dhole bondit à sept ou huit pieds au-dessus du sol. Alors, la main de Mowgli se détendit comme la tête du serpent grimpeur, et l’agrippa par la peau du cou ; la branche fléchit sous le poids au retombé du corps, et peu s’en fallut que Mowgli ne fût précipité en bas. Mais, sans lâcher prise, pouce à pouce, il hissa jusqu’à la branche l’animal qui pendait à son poing comme un chacal noyé. De la main gauche, il chercha son couteau et il trancha la rouge queue touffue ; puis il rejeta le dhole à terre.