Page:Kipling - Le Second Livre de la jungle.djvu/317

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
308
le second livre de la jungle

Il n’avait plus besoin d’autre chose : les dholes ne suivraient plus la trace de Won-tolla maintenant, avant d’avoir tué Mowgli, ou que Mowgli les eût tués. Il les vit s’installer en cercles, avec un frisson des hanches, qui signifiait revanche à mort. Là-dessus, il grimpa plus haut, à la fourche de deux branches, s’adossa confortablement le dos, et s’endormit.

Au bout de trois ou quatre heures, il s’éveilla et compta le clan. Ils étaient tous là, muets, hérissés, la gorge sèche, avec des yeux d’acier. Le soleil commençait à baisser. Dans une demi-heure le Petit Peuple des Rochers aurait terminé son labeur, et, comme vous le savez, le dhole combat mal au crépuscule.

— Je n’avais pas besoin de gardiens si vigilants ! dit Mowgli en se levant sur une branche ; pourtant je me souviendrai de ceci : vous êtes de vrais dholes, mais, à mon avis, trop nombreux de la même espèce. Pour cette dernière raison, je ne rendrai point sa queue au gros mangeur de lézards. N’es-tu pas content, Chien Rouge ?

— C’est moi-même qui t’éventrerai, hurla le chef, en mordant l’arbre au pied.

— Non, mais songe à ceci, ô le plus sage entre