secouant les pattes, l’une après l’autre, à la manière des chats.
— J’ai tué par goût — non par besoin.
Le murmure d’horreur reprit, et le petit œil blanc attentif de Hathi se leva dans la direction de Shere Khan.
— Par goût ! répéta Shere Khan, d’une voix traînante. Et, maintenant, je viens boire et me nettoyer. Y a-t-il quelqu’un pour m’en empêcher ?
Le dos de Bagheera s’arquait déjà comme un bambou dans le grand vent, mais Hathi leva sa trompe, et dit tranquillement :
— C’est par goût que tu as tué ?
Lorsque Hathi pose une question, il vaut mieux lui répondre.
— Mais oui. C’était mon droit, et ma Nuit. Tu sais, ô Hathi.
Le ton de Shere Khan était devenu presque courtois.
— Oui, je sais, répliqua Hathi.
Et, après un court silence :
— As-tu bu tout ton saoul ?
— Pour cette nuit, oui.
— Va-t’en alors. La rivière est là pour boire