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le second livre de la jungle

autres irez au loin courir et me laisserez seul.

Mowgli parlait sur un ton rageur.

— Mais, en vérité, Petit Frère, commença Bagheera, ce n’est pas toujours que nous…

— Je dis que oui, repartit Mowgli en brandissant l’index avec colère. Vous allez au loin courir… parfaitement ! et moi, qui suis le Maître de la Jungle, il me faut aller tout seul. Qu’est-il arrivé, à la saison dernière, lorsque j’ai voulu ramasser des cannes à sucre dans les champs d’une tribu d’hommes ? Je dus envoyer un messager… je dus t’envoyer, toi, parbleu !… vers Hathi, pour lui demander de venir, telle nuit, cueillir pour moi avec sa trompe l’herbe sucrée.

— Il ne vint que deux nuits plus tard, dit Bagheera en baissant un peu la tête, — et, de ces longs roseaux sucrés il t’a cueilli plus qu’aucun Petit d’Homme au monde n’en pourrait manger pendant toutes les nuits des pluies. Je ne suis pas responsable de sa faute.

— Il ne vint pas la nuit où je lui avais envoyé le mot. Non, il était en train de trompeter, de galoper et de rugir à travers les vallées au clair de lune. Sa trace ressemblait à celle de trois éléphants, car il ne se cachait pas alors sous les arbres. Il dan-