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Page:Kipling - Le Second Livre de la jungle.djvu/344

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la course de printemps

dait à travers la vallée la lumière naissante du jour. Quelque part au-dessous, dans les bois, un oiseau essayait, d’une voix de flûte enrouée, les premières notes de sa chanson printanière. Ce n’était qu’une esquisse du bruyant appel en cascade qu’il lancerait bientôt à plein gosier, mais Bagheera l’entendit.

— Je disais bien que le Temps était proche du Nouveau Parler, — gronda la Panthère, en fouettant ses flancs de sa queue.

— J’entends, répondit Mowgli. Bagheera, pourquoi tout ton corps frissonne-t-il ainsi ? Le soleil est chaud.

— …C’est Ferao, le pivert écarlate, dit Bagheera. Il n’a pas oublié, lui. Maintenant, moi aussi, il faut que je me rappelle ma chanson.

Et elle se mit à filer et à roucouler, en s’écoutant et s’interrompant d’un air de moins en moins satisfait.

— Il n’y a pas de gibier sur pied, dit Mowgli paresseusement.

— Petit Frère, es-tu sourd des deux oreilles ? Ceci n’est pas un cri de chasse, mais ma chanson, que je prépare en cas de besoin.

— J’avais oublié. Je le saurai bien quand sera venu le temps du Nouveau Parler, car toi et les