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Page:Kipling - Le Second Livre de la jungle.djvu/350

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la course de printemps

qui restait là, debout, sa poitrine, gonflée pour répondre à Mor, se contractant à mesure que, chassé par cette misère envahissante, l’air, à petits souffles, s’en échappait.

Il regarda autour de lui, mais il ne vit rien que les bandar-log fuyant à travers les arbres, et Mor, la queue déployée en toute sa splendeur, qui dansait au-dessous, sur les pentes.

— Les parfums ont changé, cria Mor. Bonne chasse, Petit Frère ! Qu’as-tu fait de ta réponse ?

— Petit Frère, bonne chasse ! sifflèrent Chil le Vautour et sa femelle, en fondant côte à côte d’une grande embardée à travers l’espace. Tous deux plongèrent sous le nez de Mowgli, si près qu’une pincée de plumes blanches duveteuses s’envolèrent.

Une légère averse de printemps — une pluie d’éléphant, comme ils l’appellent, — tomba à travers la Jungle sur un cercle d’un demi-mille, laissa derrière elle les jeunes feuilles mouillées qui dansaient en s’égouttant, et s’évanouit dans un double arc-en-ciel et un léger roulement de tonnerre. Le bourdonnement du printemps éclata pendant une minute, puis se tut ; mais tous les habitants de la Jungle semblèrent donner de la voix en même temps — tous — sauf Mowgli.