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Page:Kipling - Le Second Livre de la jungle.djvu/358

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la course de printemps

les grands roseaux, murmurant des chansons sans paroles tout en examinant la plante dure de ses pieds bruns pour voir si, par hasard, quelque épine n’y serait pas restée. Il semblait avoir laissé derrière lui, dans sa Jungle, toute sa mélancolie, et il commençait une chanson, quand tout revint, dix fois pire qu’auparavant. Pour comble de malheur, la lune se couchait.

Cette fois, Mowgli fut atterré.

— C’est la même chose ici ! dit-il à mi-voix. Cela m’a suivi.

Et il regarda par-dessus son épaule pour voir si Cela n’était pas debout derrière lui.

— Il n’y a personne ici.

Les bruits de la nuit continuaient dans le marais, mais ni bête, ni oiseau ne lui parlait, et, de nouveau la sensation de misère grandit.

— J’ai mangé du poison, dit-il d’une voix terrifiée. Oui, j’aurai, sans prendre garde, mangé du poison, et ma force s’en va de moi. J’ai eu peur — et cependant ce n’était pas moi qui avais peur — Mowgli a eu peur lorsque les deux loups se battaient. Akela ou même Phao les aurait séparés : et pourtant, Mowgli a eu peur. C’est une preuve certaine que j’ai mangé du poison… Mais, que leur im-