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Page:Kipling - Le Second Livre de la jungle.djvu/368

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la course de printemps

— Et si tu es Nathoo que les tigres ont emporté, continua Messua avec un sanglot dans la voix, c’est alors ton petit frère. Donne-lui la bénédiction d’un frère aîné.

Hai-mai ! Que sais-je de ce que tu appelles une bénédiction ? Je ne suis ni un dieu ni son frère, et… ô mère, mère, mon cœur est très lourd.

Il tremblait en recouchant l’enfant.

— Ce n’est pas étonnant, dit Messua en s’affairant autour de ses marmites. Cela vient de courir les marais, la nuit. Il n’y a pas de doute, tu es imprégné de fièvre jusqu’aux moelles.

Mowgli sourit un peu à l’idée que quelque chose de la Jungle pût lui faire mal.

— Je vais allumer du feu, et tu boiras du lait chaud. Enlève la guirlande de jasmin, l’odeur en est trop forte dans cette petite maison.

Mowgli s’assit en remuant les lèvres, la tête dans les mains. Toutes sortes de sensations étranges le parcouraient, absolument comme s’il eût été empoisonné, et il se sentait étourdi et un peu malade. Il but le lait chaud à longues gorgées, tandis que Messua lui donnait de temps en temps de petites tapes sur l’épaule, en se demandant si c’était là son fils Nathoo des jours lointains ou quelque créature