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le miracle de purun bhagat

réserves de l’État, aussi bien que de hordes entières de ces touristes qui voyagent du Nord au Sud de l’Inde pendant la saison froide — montrant ainsi comment on devait savoir ménager les choses. Pendant ses loisirs, il fondait des bourses pour l’étude de la médecine et de l’industrie sur un pied strictement anglais, et il écrivait au « Pioneer », le plus grand journal quotidien de l’Inde, des lettres où il expliquait les vues et intentions de son maître.

Enfin, il alla visiter l’Angleterre, et dut payer aux prêtres d’énormes sommes à son retour : car un brahmane, même d’aussi haute caste que Purun Dass, perd sa caste lorsqu’il traverse l’Eau Noire. À Londres, il se rencontra et s’entretint avec tout ce qui vaut la peine d’être connu — des hommes dont les noms font le tour du monde — et vit encore plus de choses qu’il n’en répéta. De doctes universités lui décernèrent leurs diplômes, il prononça des discours et parla de réforme hindoue à des dames en robe de soir, jusqu’à ce que tout Londres n’eut qu’un cri : « C’est le convive le plus séduisant qu’on ait jamais rencontré à dîner depuis la première table mise ! »

Quand il retourna dans l’Inde, ce fut un rayonnement de gloire, car le Vice-roi lui-même vint tout