Page:Kipling - Trois Troupiers et autres histoires, trad. Varlet, 1926.djvu/170

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envoyé ? Ouais ! Un ordre est un ordre jusqu’au jour où l’on est assez fort pour désobéir. Ô mon frère, ô mon ami, nous nous sommes rencontrés dans une heure propice ! Tout va-t-il bien dans le cœur, le corps et la maison ? En un jour de bonheur vous et moi nous sommes rencontrés de nouveau.

Puis-je aller avec vous ? Votre faveur est grande. Y aura-t-il une écurie dans votre compound ? J’ai trois chevaux avec leurs charges et le palefrenier. De plus, rappelez-vous que la police d’ici me tient pour un voleur de chevaux. Qu’est-ce qu’ils y connaissent, en voleurs de chevaux, ces bâtards des plaines ? Vous rappelez-vous cette fois à Peshawer où Kamal — c’était de la prestidigitation — a frappé aux portes de Jumrud et a enlevé les chevaux du colonel, le tout en une nuit ? Kamal est mort à présent, mais son neveu a repris la succession, et il y aura encore des chevaux manquants si les policiers du col de Khaiber n’y veillent pas.

La paix de Dieu et la faveur de Son Prophète soient sur la maison et tout ce qu’elle renferme ! Shafizullah, attache la jument pommelée sous l’arbre et va-t’en tirer de l’eau. Les chevaux peuvent rester au soleil, mais plie-leur des couvertures sur les reins. Non, mon ami, ne vous dérangez pas pour les examiner. Je m’en vais les vendre à ces