Page:Kipling - Trois Troupiers et autres histoires, trad. Varlet, 1926.djvu/280

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

le nom — et sa communication. Ils appelèrent le chaton Ra, ou Toth, ou Toum, ou quelque chose dans ce genre-là ; et quand Lone sahib eut avoué que le premier chaton, sur ses très malencontreuses instances, avait été noyé par le balayeur, ils lui dirent pour le consoler que dans sa prochaine réincarnation il serait relégué dans un cycle[1] du plus bas degré. Je n’emploie peut-être pas tout à fait les termes corrects, mais ils expriment congrûment l’esprit de la maison.

Quand l’Anglais reçut l’adresse — elle lui vint par la poste — il en fut saisi et abasourdi. Il envoya au bazar chercher Dana Da, qui lut la lettre et se mit à rire.

— C’est mon « envoi », déclara-t-il. Je vous l’avais dit que je ferais de bon travail. Allons, donnez-moi encore dix roupies.

— Mais que diantre signifie ce galimatias au sujet des dieux égyptiens ? interrogea l’Anglais.

— Des chats, fit Dana Da dans un hoquet, car il avait déniché la bouteille de whisky de l’Anglais. Des chats, et des chats et des chats ! On n’a jamais vu un « envoi » pareil. Un cent de chats. Allons, donnez-moi encore dix roupies et écrivez ce que je vais vous dicter.

  1. Ici, un jeu de mots intraduisible sur bounder (bondissant… comme le chat) et rounder (appartenant à un cycle).