Page:Kipling - Trois Troupiers et autres histoires, trad. Varlet, 1926.djvu/286

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mais on ne vit « envoi » plus satisfaisant. Le lendemain il n’y eut pas de chatons, et le surlendemain et tous les jours suivants furent tranquilles et sans chatons. Les gens murmuraient et attendaient une explication du Vieux de la Montagne. Une lettre, écrite sur une feuille de palmier, tomba du plafond, mais à l’exception de Lone sahib tous étaient d’avis que la circonstance réclamait autre chose que des lettres. Il aurait fallu des chats, des chats tant et plus — et des chats adultes. La lettre démontrait par A + B qu’il y avait eu un accroc dans le Courant psychique, lequel se heurtant à une Entité double, avait contrarié l’activité percipiente tout le long de la grande ligne. Des chatons, il continuait toujours d’en arriver, mais par suite d’une défectuosité dans le fluide développateur ils ne se trouvaient plus matérialisés. Durant les quelques jours suivants l’air fut obscurci de lettres, des mains invisibles jouaient du Gluck et du Beethoven sur les lave-mains et les globes de pendule ; mais tout le monde sentait que sans chatons matérialisés la vie psychique n’était plus qu’une dérision. Sur ce point Lone sahib lui-même fit chorus avec la majorité. Les lettres de Dana Da étaient des plus outrageantes, et s’il eût alors essayé de faire une nouvelle tentative, on ne peut savoir ce qu’il en serait résulté.

Mais Dana Da se mourait de whisky et d’opium