Page:Kipling - Trois Troupiers et autres histoires, trad. Varlet, 1926.djvu/88

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Ceux-là n’osaient plus rien faire que maudire. Les Tyrone grognaient comme des chiens sur un os qu’on leur a retiré trop tôt, car ils avaient vu leurs morts et ils voulaient tuer tous ceux qui étaient à terre. Croque les avertit qu’il crèverait la peau à quiconque se conduirait mal ; mais étant donné que c’était la toute première fois où les Tyrone voyaient leurs morts, je ne m’étonne pas s’ils étaient à cran. C’est un spectacle ignoble. Quand je les vis pour la première fois, moi, je n’aurais pas donné un quart d’anna de n’importe quel homme au nord du Khaibar… non, pas plus que de n’importe quelle femme, car les femmes arrivaient après l’obscurité… Auggrh !

« Eh bien, en fin de compte, nous enterrâmes nos morts et emportâmes nos blessés, et en arrivant sur la crête de la montagne nous vîmes les Écossais et les Gourkhas en train de prendre le thé à pleins seaux avec les Pathans. Nous devions paraître une bande d’ignobles scélérats, car le sang formait enduit avec la poussière, et la sueur avait crevassé l’enduit, et nos baïonnettes nous pendaient entre les jambes comme des « fusils » de bouchers et nous étions pour la plupart marqués d’une façon ou d’une autre.

« Un officier d’état-major, propre comme un flingot neuf, s’amène et dit :