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Page:Kirby - Le chien d'or, tome I, trad LeMay, 1884.djvu/295

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CHAPITRE XXI.

BELMONT.

I.

De la porte St. Jean à Belmont, la maison de campagne du bourgeois Philibert, il n’y avait pas loin ; une petite promenade seulement. Cette maison de Belmont regardait, du haut de la côte pittoresque de Ste Foye, la profonde et luxuriante vallée St. Charles. Elle s’élevait au milieu d’un parc taillé dans la forêt primitive et les érables, les chênes et les pins étendaient au-dessus de son toit pointu des rameaux d’où tombait une ombre rafraîchissante.

Au fond de la vallée, dans les prairies vertes, la rivière luisait comme un serpent d’argent. Et plus loin, les champs et les bois alternaient gracieusement en s’élevant jusqu’au pied des montagnes. Puis les Laurentides fermaient l’horizon avec leurs sommets bleus qui, se mêlant à l’azur du ciel, se drapaient dans les brouillards du matin et du soir, ou se fondaient avec les nuages vagabonds.

Dans le lointain, on voyait le clocher d’un village s’élever au-dessus du bois sombre. Au milieu des prés, comme un chapelet d’ivoire, s’égrenaient les blanches maisonnettes des fermiers ; des colonnes de fumée bleuâtre montaient des vergers, et la demeure féodale, assise à l’endroit le plus pittoresque, semblait étendre sa protection autour d’elle.

La journée était belle, et la brise soufflait légèrement. Quelques ondées avaient rafraîchi le sol et