et l’autre la gauche du notaire. Ils étaient pleins comme des grives et gais comme des pinsons.
Ils chantaient au moment où Cadet entra.
IX.
À l’arrivée des gentilshommes, tous se levèrent et saluèrent avec politesse. Ils étaient flattés d’une pareille visite.
— Asseyez-vous, messieurs ; prenez nos sièges, fit maître Pothier fort empressé.
Il présenta sa chaise à Cadet et Cadet l’accepta volontiers. Il accepta aussi un gobelet de cidre normand qu’il déclara meilleur que le meilleur vin.
— Nous sommes vos humbles serviteurs, et nous prisons hautement l’honneur que vous nous faites en ce moment ! reprit le vieux notaire en remplissant le gobelet.
— Joyeux compères que vous êtes ! repartit Cadet en s’étendant les jambes, votre cidre me paraît excellent. Mais, dites-moi donc, buvez-vous cela par goût ou faute de mieux ?
— Il n’y a rien au monde de meilleur que le cidre normand,… après le cognac, affirma maître Pothier, en jetant un éclat de rire qui lui fendit la bouche d’une oreille à l’autre. Le cidre normand, continua-t-il, est digne de la table du roi : mais quand il est agrémenté d’une goutte d’eau-de-vie, il est digne de la table du pape !
Il fait voir des étoiles en plein midi ! quelle délice ! N’est-ce pas, Bartémy ?
— Comment ! vieux grippe-sous ! te voilà ici, toi ? s’écria Cadet en apercevant l’aveugle de la porte de la basse-ville.
— Hélas ! oui ! votre honneur ! pour l’amour de Dieu ! répondit Bartémy sur le ton plaintif de la profession.
— Tu es bien le plus aimable gueux que je connaisse en dehors de la Friponne ! reprit Cadet en lui jetant un écu.
— Il n’est ni plus éveillé ni plus gueux que moi,