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Page:Kirby - Le chien d'or, tome II, trad LeMay, 1884.djvu/227

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CHAPITRE LIV.

bienheureux, Ô ! seigneur ! sont ceux qui meurent en faisant ta volonté !

I.

C’était la coutume du bourgeois Philibert de parcourir la place du marché, non pas pour s’enorgueillir des témoignages d’estime qu’il recevait de toutes parts ; non pas pour acheter ou vendre dans un but de spéculation, même honnête, mais pour y chercher les pauvres, les déshérités et les secourir dans leurs besoins.

Ils étaient nombreux les indigents, car la guerre impitoyable laisse toujours après elle la ruine et la désolation.

Le bourgeois connaissait mieux les pauvres que les riches. Il aimait à les appeler par leurs noms, et à remplir leurs paniers ; il aimait à les renvoyer contents dans leurs tristes réduits. Il se plaisait à leur dire qu’il n’était que le dispensateur des biens de Dieu, et que le Christ a recommandé aux hommes de s’aimer et de se secourir mutuellement.

Tous les jours, au Chien d’Or, une table de douze couverts était servie. Douze pauvres, les nécessiteux dont parle l’écriture sainte, venaient s’y asseoir, et les meilleurs mets étaient pour eux. Le bourgeois se sentait glorieux comme s’il eut dîné avec des rois.

II.

Le jour de la St. Martin était l’anniversaire de la