Page:Klapka - Trois Hommes en Allemagne, traduction Seligmann, 1922.djvu/25

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Nous passâmes la nuit à Aldborough et le lendemain poussâmes jusqu’à Yarmouth, où mes amis se trouvèrent forcés de nous quitter ; je me décidai à abandonner le yacht. Le matin de bonne heure je vendis nos provisions aux enchères sur la plage de Yarmouth. Je le fis avec perte, mais j’eus la satisfaction de rouler le capitaine Goyles. Je confiai l’Espiègle à un marin de l’endroit, qui promit de le ramener pour deux souverains à Harwich. Nous rentrâmes à Londres par le train.

Il se peut qu’il existe d’autres yachts que l’Espiègle et d’autres patrons que le capitaine Goyles, mais cette aventure m’a vacciné contre tout désir de récidive.

George confirma qu’un yacht entraînait en outre beaucoup de responsabilité et nous en abandonnâmes l’idée.

— Que penseriez-vous de la rivière ? suggéra Harris. Nous y avons passé de bons moments.

George continua à fumer en silence ; je cassai une autre noix.

— La rivière n’est plus ce qu’elle a été, dis-je. Je ne sais pas exactement comment cela se fait ; mais il y existe un je ne sais quoi dans l’air, une sorte d’humidité, qui chaque fois que j’en approche réveille mon lumbago.

— Et moi, remarqua George, j’ignore le pourquoi de la chose, mais je ne puis plus dormir dans son voisinage. J’ai passé une semaine chez James