Page:Klapka - Trois Hommes en Allemagne, traduction Seligmann, 1922.djvu/68

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d’enthousiasme, je m’offris à l’accompagner et à l’attendre devant les boutiques. Je lui dis que sûrement Harris demanderait à être des nôtres, mais en restant à distance respectueuse.

George expliqua son projet, qui était un peu différent. Il entendait qu’Harris et moi entrions avec lui dans les magasins. Avec Harris, qui a l’air imposant, pour lui prêter main forte, et avec moi sur le pas de la porte pour appeler un agent si le besoin s’en faisait sentir, il risquerait le coup.

Nous fîmes les quelques pas qui nous séparaient de chez Harris et lui soumîmes notre plan. Harris examina le livre, spécialement le chapitre qui a trait à l’achat de souliers et de chapeaux.

— Si George, dit-il, parle à un cordonnier ou à un chapelier dans les termes indiqués ci-dessus, il lui faudra non pas un garde de corps, mais des gens de bonne volonté pour le porter à l’hôpital.

Cela vexa George.

— Vous parlez, s’écria-t-il, comme si j’étais un téméraire, dénué de sens commun. Je ferai un choix des phrases les plus polies et les moins agressives ; j’éluderai toute insulte grossière.

Une fois ceci bien entendu, Harris donna son consentement, et notre départ fut fixé pour le mercredi matin de bonne heure.