Page:Klapka - Trois Hommes en Allemagne, traduction Seligmann, 1922.djvu/88

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Comme un léger rassemblement n’avait pas manqué de se former et que la plaisanterie tournait trop à l’avantage du cocher, nous montâmes en voiture sans plus de propos et partîmes au milieu des acclamations. Nous fîmes arrêter le fiacre un peu au delà d’Astley’s Theatre, devant la boutique d’un cordonnier. C’était une de ces boutiques qui débordent de marchandises. À terre et sur les rayons, il y avait des piles de boîtes remplies de chaussures. Des bottines étaient accrochées en festons autour des portes et des fenêtres. Le store, telle une vigne grimpante, supportait des grappes de bottines noires et jaunes. Au moment où nous entrâmes, le patron était occupé à ouvrir avec un marteau et un ciseau une nouvelle caisse de chaussures.

George souleva son chapeau et dit :

— Bonjour.

L’homme ne se retourna même pas. Dès le début, il me fit l’effet d’un être désagréable. Il grogna quelque chose qui pouvait être ou ne pas être « Bonjour » et continua son travail.

George lui dit :

— Mon ami, M. X. m’a recommandé votre maison.

L’homme aurait dû répondre :

— M. X. est un monsieur fort honorable, et je serais très heureux d’être utile à un de ses amis.

Mais il dit au contraire :

— Connais pas : jamais entendu ce nom-là.