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dirent : « Si Goodam est devenu Bouddha, il faut que nous adoptions sa doctrine spirituelle ; mais s’il n’est pas encore parvenu au degré de Bourkhan, pourquoi l’adorerions-nous ? » Dans le même moment, Yang-chi go di ni y a, prêt à reconnaître le Bourkhan, jeta tout-à-coup les yeux sur lui, et aperçut que son corps jetait un éclat d’or, et qu’il était entouré d’une auréole brillante. Entièrement convaincu par ce signe, il accomplit le premier l’adoration due au Bouddha et obtint par là le droit de lui succéder un jour dans sa dignité. Les quatre autres disciples suivirent son exemple en adorant également le Bourkhan. Ils lui dirent : « Puisque tu es devenu le véritable Bouddha du monde, daigne te rendre à Varṇachi[1], car c’est là qu’a été le trône des mille Bouddhas des temps passés ; c’est là que tu dois séjourner, et t’occuper de l’œuvre de tourner la roue de la doctrine[2]. »

Pendant qu’ils lui adressaient cette prière, ils ne quittèrent pas la position de l’adoration. Une auréole nouvelle entoura alors le Bourkhan, et tout son corps jeta des rayons d’un éclat inexprimable.

Suivant les instances pressantes de ses disciples, S’akya mouni se leva, se rendit à Varṇachi, y adora et occupa le trône des mille Bouddhas, et choisit

  1. Varṇachi est la ville de Benarès, dont le nom sanscrit est वरणसी Varaṇasî ou वराणासी Varâṇasî. — Kl.
  2. Voyez ce que j’ai dit sur cette expression dans le Nouveau Journal asiatique, vol. V, pag. 132. — Kl.