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rent : « Maître des dix pouvoirs, grand héros qui as vaincu toutes les séductions innées dans la créature, ne jugeras-tu pas à propos de te charger du salut des créatures ? » Leur demande fut également refusée. Enfin, Khourmousda Tègri lui-même, accompagné des trente-deux autres Tègri, se rendit chez le Bouddha pour l’adorer ; ils lui firent les honneurs dus à un Bourkhan, en faisant le tour du lieu où il séjournait. Khourmousda tenait dans la main le Doung-erdeni[1] et lui dit : « Ô toi créateur du nectar de la spiritualité, qui, semblable à un médicament précieux, purges et guéris la créature du malheur inné dans lequel elle sommeille, daigne faire entendre ta majestueuse voix spirituelle. » À cette invitation étaient présens cinq prêtres et disciples du Bourkhan, savoir : « Yangchi go di ni ya, Da tol, Ngang zen, Lang ba, et Zang den, qui jusqu’alors n’avaient pu parvenir à fixer leur jugement sur leur maître. S’entretenant entre eux sur la sagesse du Bourkhan, ils

    5. Chikour, le parasol.
    6. Boumba, le vase pour l’eau bénite.

    7. Ilgaksoun djimik, une espèce d’étendard composé de six capuchons posés les uns sur les autres.
    8. Kurdu, ou la roue de la puissance.

    On verra par la note citée ci-dessus, que les Mongols remplacent la flamme Srivatsa et le Tchouri des bouddhistes du Népal, par la figure Œldzaitou tsoun et le Kurdu. — Kl.

  1. Doung erdeni ou la précieuse coquille, est une grande coquille blanche de mer ; c’est le second des Naïman takil. Les lamas s’en servent souvent dans leurs cérémonies religieuses, pour donner des sons de corne. — Kl.