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APERÇU DES PEUPLES DE L’ASIE MOYENNE.

Chine. Ce prince était très puissant, et son royaume contenait plus de cent petites principautés : à l’est, il était borné par le Houang ho supérieur ; et à l’ouest, par la chaîne des montagnes Neigeuses ou Célestes qui entoure l’Asie centrale.

La puissance toujours croissante des Khitan ou Liao, força les Hoei hou à se retirer insensiblement plus à l’occident : ils perdirent ainsi les places qu’ils avaient occupées sur les frontières de la Chine. Soumis aux Mongols en 1257 de J.-C. Ils se soutinrent pourtant à Cha tcheou et dans les environs, jusqu’en 1257, époque à laquelle ils furent entièrement subjugués par les Mongols. Ces derniers leur donnaient, comme je l’ai déjà remarqué, le nom de Ouigour : il n’y a donc pas de doute que c’était le véritable nom de ce peuple, qui a été défiguré par les Chinois en Oui ke, ou Goei he, Hoei he et Hoei hou.

Mahométans.Les Hoei houétaient en relation avec les Arabes. Ils avaient en partie adopté l’islamisme : cependant il y avait aussi parmi eux des adorateurs du feu, et des sectateurs de la religion de Bouddha. Écriture Houei hou.Ce peuple se servit d’une écriture particulière ; mais on ne sait pas si elle était identique avec celle des Ouigour proprement dits, dérivée des lettres syriaques. C’est par cette raison que j’ai cru pouvoir supposer que !es inscriptions en caractères inconnus qu’on trouve souvent dans la Sibérie méridionale, entre l’Irtyche, l’Ob et le Ienisei, pouvaient bien appartenir au genre d’écriture qui fut commun aux Hoei he et aux Hakas, ou Kirghis. Ces derniers furent les anciens habitants de ces contrées, qu’ils n’ont quittés qu’au commencement du XVIIIe siècle.

RACE TUBÉTAINE.

Tubétains.D’après le petit nombre de renseignements qu’on trouve dans les anciens livres chinois, il paraît que les peuplades tubétaines occupaient, dans la haute antiquité, la partie occidentale de la Chine bornée au sud par la chaîne de Nan ling, qui sépare les provinces méridionales du reste de cet empire. D’autres s’étendaient à l’est jusqu’au Siang, qui coule dans la province Hou kouang et se jette dans le lac Toung ting. Quelques tribus de la même origine se trouvaient même dans les montagnes de la province de Ho nan : c’était sur les bords de cette rivière que le peuple tubétain appelé San miao, ou les trois