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RACE TUBÉTAINE.

miao, avait ses habitations trente siècles avant notre ère, ou à l’époque de l’arrivée des premières colonies chinoises, qui descendaient des monts Kuen lun. (pag. 29 et 30). San miao.Les San miao furent chassés par ces dernières, et obligés de se retirer dans les hautes montagnes qui se trouvent à l’ouest des provinces de Chen si et de Szu tchhouan, autour du lac Khoukhou noor. Ils occupèrent même pendant très long-temps la partie occidentale du Chen si, qui ne fut soumise à la Chine que vers la fin du second siècle avant J.-C. Les descendants des San miao reçurent plus tard le nom de Khiang.Khiang, qui devint chez les Chinois la dénomination générale de toutes les peuplades tubétaines. Ils menaient la vie nomade et avaient des troupeaux nombreux ; ils cultivaient pourtant quelques champs d’un produit peu considérable ; leurs mœurs et leurs usages étaient les mêmes que ceux des Barbares du nord ; ils vivaient dans une anarchie complète, et ne connaissaient d’autre droit que celui du plus fort. Leur pays portait aussi, chez les anciens Chinois, le nom de Si joung, Si joung et Kouei fang.ou des Barbares occidentaux, et celui de Kouei fang (région des démons).

Ainsi que toute la nation tubétaine, les Khiang prétendaient être issus d’une grande espèce de singes. Encore aujourd’hui la partie moyenne du Tubet s’appelle pays des Singes. D’après les ouvrages des Bouddhistes, ses habitants descendent du singe Sarr metchin et de sa femelle Raktcha. Ils se glorifient de cette origine, et se croient plus anciens que les autres hommes. Jaehrig, qui pendant long-temps a vécu parmi les Mongols à la frontière russo-chinoise, prétendait que les traits des Tubétains offraient une grande ressemblance avec ceux des singes. Cette ressemblance, disait-il, se montre principalement chez les vieillards, qui parcourent souvent la Mongolie comme émissaires du clergé du Tubet. Ils se vantent de leur parenté avec les singes, et sont très satisfaits de la laideur de leurs figures. On pourrait donc supposer que Hanouman, le dieu du vent de la mythologie hindoue, qui était le prince des singes, et qui habitait les monts Himalaya, n’était qu’un prince tubétain venu avec un grand nombre de ses sujets au secours de Rama, quand celui-ci se préparait à faire la conquête de Lanka (l’île de Ceylan).

Pendant le règne des deux premières dynasties chinoises, les Tubétains orientaux furent souvent en guerre avec cet empire. 1123 av. J.-C.Quand Wou wang marcha, en 1123 avant notre ère, contre le dernier empereur des Chang (pag. 32), un