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Page:Klein - Modorf-les-bains, 1888.djvu/129

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Quand on s’abstient d’intervenir localement (et c’est là forcément le cas pour la tuberculose pulmonaire), on constate d’abord que le dépôt morbide peut rester indolent pendant fort longtemps. Peu à peu la suppuration réactive y survient. Celle-ci peut durer des mois et des années, si le malade n’est pas emporté entretemps. Opère-t-on au contraire, alors tantôt la destruction du dépôt ne produira pas plus de réaction que celle d’une verrue, d’un athérome, d’un ganglion ; tantôt l’intervention chirurgicale sera suivie, malgré tout, d’infection générale. La tuberculose est donc toujours locale au début, qu’elle provienne d’une infection par la muqueuse bronchique ou par l’enveloppe cutanée, et l’expression de «locale» ne peut que signifier la nuance, caractérisant la situation, la formation d’une colonie tuberculeuse dans des organes accessibles à la vue, au toucher (peau et ganglions lymphatiques) et que l’on peut détruire par les moyens chirurgicaux. J’ai vu parfois de ces dépôts, abandonnés à leurs destins naturels, arriver à la suppuration, et guérir sans la moindre conséquence fâcheuse pour la santé. La suppuration, qui s’y établit tôt ou tard, paraît détruire la virulence spéciale, ainsi que cela arrive pour les bubons suppurés. Le professeur Koch prétend aussi avoir observé que les agents ou microbes de la putréfaction sont capables de tuer le virus spécial du choléra ou d’autres maladies infectieuses. Quoiqu’il en soit, il est un fait authentique, c’est que la nature peut, dans tous ces cas, se tirer d’embarras, et que la chirurgie, détruisant par ses agents les plus énergiques le poison de la tuberculose partout où elle peut l’atteindre, ne parvient pas toujours à enrayer l’absorption du virus dans la circulation générale, se traduisant par la phthisie galopante, la méningite tuberculeuse, qui constituent l’épilogue ordinaire des affections phthisiques localisées dans la peau et dans les glandes.

Il nous est permis de déduire de cette expérience