Page:Klein - Modorf-les-bains, 1888.djvu/25

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disent, et qu’elle doit être jugée uniquement selon les résultats que l’expérience aurait révélés par leur emploi bien contrôlé. Il est évident que pour des eaux dont la composition est fort simple, l’eau de Vichy, l’eau de Spa, les eaux sulfureuses, l’indication est facile à trouver et nettement tranchée. Mais pour les eaux où il entre un grand nombre de sels, il serait difficile de demander raisonnablement qu’il n’y eût qu’une seule résultante, une seule action thérapeutique finale, pour représenter la somme des effets partiels dûs aux différents agents. Cette manière de voir ne saurait être admise de nos jours ; elle est trop en opposition avec les visées et les observations de la science moderne ; elle nous remettrait, quant à la balnéologie, de nouveau à l’ancien point de vue, en vertu duquel chaque médicament devait guérir sa maladie à lui. On dit bien que le remède se trouve à côté du mal ; mais cette locution est à juste titre taxée d’incorrecte aujourd’hui. Du moins elle désigne d’une façon très-insuffisante la relation qu’il y a entre la disparition d’une maladie et l’action d’un médicament qui a été employé pendant le cours de celle-ci. On n’emploie plus le médicament contre la maladie, mais durant une maladie, pour corriger une fonction pervertie, pour modifier un symptôme physique ou chimique dont le développement menace la vie. Est-ce que la digitale guérit une maladie du cœur ? Evidemment non ; mais en accordant, par la vertu qu’elle possède de diminuer le nombre des contractions cardiaques, un repos relatif à cet organe affaibli ou malade, celui-ci peut plus aisément revenir à la santé, pourvu que les causes qui avaient déterminé la maladie, aient cessé d’exercer leur maligne influence. Nous ferons donc bien de ne voir dans les eaux minérales que ce qui s’y trouve réellement, c’est-à-dire ce que le chimiste nous y révèle.

Il faudra cependant placer ici une petite réserve : la science n’a pas encore pu nous fournir une analyse d’une