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urinaires, dit ceci : «Quand vous étudierez les eaux minérales, je vous engage à bien remarquer leur qualité chimique, mais veuillez complètement faire abstraction des doses que la pharmacie assigne à l’emploi thérapeutique des sels y contenus ; car les quantités relativement petites des matières pharmaceutiques enfermées dans les eaux minérales ont une vertu supérieure, que les composés pharmacologiques ne sont jamais capables d’obtenir quand on les emploie dans la même proportion. C’est là un fait indéniable, fort digne d’être remarqué ; mais je suis obligé de vous le donner tel qu’il est, sans vouloir oser l’expliquer en me lançant dans des considérations métaphysiques.»

Quant à la question thérapeutique, il convient d’envisager dans l’action de l’eau de Mondorf deux séries de composés chimiques. Les premiers sont des sels qui entrent dans la composition de nos tissus, de nos humeurs à l’état normal, p. ex. le chlorure de sodium, le fer, le potassium, les sels de chaux. Ces substances sont donc homogènes à notre organisme, et leur emploi thérapeutique ne peut avoir lieu qu’en raison de la plus grande quantité qui en est incorporée dans un temps déterminé. Ils méritent la dénomination de sels nutritifs. Leur rôle est, s’il est permis d’établir ici une comparaison pratique, analogue à celui que jouent les engrais chimiques dans l’agriculture. On sait que les plantes de culture ont besoin d’un sel déterminé, variable d’une espèce à l’autre, pour produire ou la feuille, ou la racine, ou la semence qui en constitue le rendement. L’expérience prouve que de deux champs d’une fertilité égalé, celui qui reçoit comme engrais le sel spécial, produit une végétation extraordinaire et un rendement supérieur. Dans plusieurs maladies du reste, p. ex. dans la chlorose, le rachitisme, le manque d’une substance minérale (le fer pour le sang, la chaux pour le système osseux), constitue l’essence même de la ma-