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Page:Kleist - Contes, t. 1, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/123

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trouble que causait l’incendie, se livraient au pillage, il placarda contre la porte d’une église une déclaration contenant que lui Kohlhaas avait allumé l’incendie, et que si on ne lui livrait aussitôt le gentilhomme, il le propagerait dans toute la ville jusqu’à ce qu’il n’y restât pas une muraille derrière laquelle il pût se cacher.

L’effroi des habitans fut inexprimable. Le feu, qui dans une courte nuit d’été n’avait heureusement brûlé que dix-neuf maisons, dans le nombre desquelles était une église, ne fut pas plutôt éteint, que le vieux préfet Otto de Gorgas envoya un bataillon de cinquante hommes à la poursuite de l’incendiaire.

Mais le chef de ce bataillon, nommé Gerstenberg prit si mal ses mesures, que l’expédition de Kohlhaas, loin d’en