Page:Kleist - Contes, t. 1, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/19

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penser, mais tous ne sont pas appelés à être philosophes.

Kleist aussi devint par ce moyen plus fier, et plus présomptueux, sans que son intérieur en fût plus calme. Il parut alors se débarrasser de tout devoir, et ne vivre que pour les sciences les plus relevées. Être un citoyen ne lui sembla plus qu’une vile position dans laquelle chaque emploi le gênerait et l’empêcherait d’accomplir sa vocation sainte. Il lui semblait inconvenant pour un homme de travailler pour le gouvernement auquel il n’avait point donné son approbation, et de se laisser employer comme un instrument aveugle. C’est ainsi