Page:Kleist - Contes, t. 1, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/78

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chérie, et ses enfants qui sautaient autour de lui, il s’informa de Herse, le maître valet.

« Il est ici, répondit Lisbeth ; ce pauvre infortuné est revenu, il y a environ quinze jours, dans l’état le plus pitoyable et pouvant à peine se soutenir. Nous le fîmes mettre au lit, où il cracha beaucoup de sang ; il répondit à nos nombreuses questions par une histoire que personne ne pouvait comprendre. Il prétendait avoir été laissé par toi à Tronkenbourg, d’où il avait été forcé, par des traitemens inouis, de fuir sans pouvoir prendre avec lui les chevaux confiés à ses soins.

— Hem ! dit Kohlhaas, en posant son manteau, est-il guéri maintenant ?

— Oui, Michel, il est guéri du crachement de sang. Je voulus envoyer aussitôt un autre valet à Tronken-