Page:Kleist - Contes, t. 1, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/79

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bourg pour le remplacer auprès des chevaux, car ce pauvre Herse s’est toujours montré si vrai et si fidèle que je n’ai pas douté un seul instant de la sincérité de son récit ; mais il me conjura de n’envoyer personne dans ce nid de brigands, et d’abandonner les bêtes à leur destin plutôt que de leur sacrifier un homme.

— Garde-t-il encore le lit ? demanda Kohlhaas en se débarrassant de sa cravate.

— Non, il peut se promener dans le jardin depuis quelques jours. Tu verras, mon cher Michel, qu’il est pleinement dans son droit, et qu’il a été victime d’une des plus horribles violences que l’on se soit encore permises à Tronkenbourg contre les étrangers.

— C’est ce que je veux examiner ; appelle-le, Lisbeth. »