Page:Kleist - Contes, t. 2, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/10

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

la route de Dahne offraient un abri contre l’ardeur du soleil à la brillante société qui s’y réunissait pour se reposer des fatigues de la chasse, et pour y savourer, au son joyeux de mille instrumens, les douceurs d’un repas champêtre.

Le prince électeur, la poitrine à demi découverte, et le chapeau orné d’une branche verte, selon la mode des chasseurs, était nonchalamment assis à côté de dame Héloïse, la femme du chambellan Hanz, qui quelques années auparavant avait été l’objet de ses premières amours.

« Buvons à la santé du malheureux qui passe sur la grande route, quel qu’il puisse être, » dit-il à la noble dame en lui présentant une coupe, et lui montrant la voiture escortée de cavaliers qui passait lentement le long des tentes.