Page:Kleist - Contes, t. 2, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/11

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Dame Héloïse, jetant sur lui un regard plein d’admiration et de respect, se leva pour répondre à son invitation, lorsque le comte de Kallheim s’approcha d’un air embarrassé, et dit en balbutiant que l’homme qui passait en voiture n’était autre que Michel Kohlhaas. Tout le monde fut étonné, parce que l’on savait qu’il avait quitté Dresde six jours auparavant.

Le chambellan se hâta de renverser sa coupe sur la terre, et le prince posa la sienne en rougissant.

Le chevalier de Malzahn ayant salué avec respect la compagnie qu’il ne connaissait pas, les convives reprirent le cours de leurs plaisirs, sans s’inquiéter davantage de l’infortuné maquignon, dont le voyage avait été si fort prolongé par la maladie d’un de ses enfans.

Vers le soir, toute la société s’étant