Aller au contenu

Page:Kleist - Contes, t. 2, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/133

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

que sa conscience ne lui laissait plus de repos ; qu’il était l’infâme qui avait trompé madame la marquise ; qu’il savait bien comment on jugerait sa faute, et quelle vengeance on en tirerait, mais qu’il venait lui-même s’offrir en sacrifice.

— Mais qui ? qui ? qui ? s’écria la marquise.

— Comme je te l’ai dit, un jeune homme bien élevé, que nous n’aurions jamais cru capable d’une pareille perfidie. Mais ne t’effraieras-tu point, ma fille, en apprenant qu’il est de la classe la plus basse, et qu’il est dépourvu de toutes les qualités qu’on aurait pensé devoir être l’apanage de ton époux ?

— Qu’importe ! ma mère ; il n’est pas tout-à-fait indigne, puisqu’il est allé se jeter à vos pieds avant de venir se jeter aux miens. Mais qui est-il ? dites-le moi, qui ?