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Page:Kleist - Contes, t. 2, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/134

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— Eh bien ! reprit sa mère, c’est Léopardo, le chasseur que ton père fit venir tout jeune du Tyrol. Je l’ai amené pour te le présenter comme ton fiancé, si tu le reconnais.

— Léopardo le chasseur ! s’écria la marquise, en se frappant le front avec désespoir.

— Eh bien ! qu’est-ce qui t’effraie ? as-tu quelque raison d’en douter ?

— Comment ? où ? quand ? demanda la marquise interdite.

— Il ne l’avouera qu’à toi seule. La honte et l’amour l’empêchent de confier cela à nul autre. Mais si tu veux ouvrir la porte de l’antichambre, où il est dans l’attente et l’inquiétude, je m’éloignerai, afin que tu puisses percer ce mystère.

— Mon Dieu ! s’écria la marquise ; un jour, pendant la chaleur brûlante du soleil de midi, je m’étais endormie,