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Page:Kleist - Contes, t. 2, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/136

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elle se baissa vers elle et voulut la relever ; mais elle s’y opposa.

« Non, je ne bouge pas de cette place avant que tu m’aies dit si tu me pardonnes mon indignité, ô toi qui es si pure, si angélique !

— Moi, vous pardonner ! ma mère, levez-vous, je vous en conjure !

— Tu entends, je veux savoir si tu pourras m’aimer et me respecter autant que jadis ?

— Ma digne mère, dit la marquise en se mettant aussi à genoux devant elle, le respect et l’amour ne sont jamais sortis de mon cœur. Qui pouvait me croire dans des circonstances si inouies ? combien je suis heureuse que vous soyez persuadée de mon innocence !

— Eh bien ! reprit madame de Géri en se relevant soutenue par sa fille, je veux te porter sur mes bras, ma