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Page:Kleist - Contes, t. 2, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/137

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tendre enfant ; tu feras tes couches chez moi, et si j’attendais de toi un jeune prince, je ne te traiterais pas avec plus de tendresse et d’honneur que tu le seras. Les jours de ma vie ne s’écouleront plus loin de toi ; je brave l’opinion du monde entier ; je ne veux pas d’autre honneur que ta honte, pourvu que tu veuilles encore m’aimer, et ne plus penser à la dureté avec laquelle je t’abandonnai. »

La marquise chercha à la consoler par ses caresses et ses sermens sans fin ; mais la soirée s’écoula et minuit sonna avant qu’elle réussît. Le lendemain, l’affliction de madame de Géri, qui, pendant la nuit, l’avait agitée comme une fièvre ardente, s’étant un peu calmée, la mère et la fille partirent comme en triomphe pour retourner à M…

Elles furent très-gaies durant le