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Page:Kleist - Contes, t. 2, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/139

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est impossible d’être plus incrédule. N’ai-je pas été obligée d’employer une heure entière pour le convaincre ? Mais à présent il pleure.

— Qui ? demanda la marquise.

— Lui, répondit sa mère : quel autre a plus de sujet de le faire ?

— Ce n’est pas mon père ? s’écria la marquise.

— C’est lui ; il pleure comme un enfant, et si je n’avais eu moi-même des larmes à essuyer, j’aurais ri en le laissant dans cet état.

— Et cela à cause de moi ? et je resterai ici… ? dit la marquise en se levant.

— Ne bouge pas de cette place, mon enfant. Pourquoi me dicta-t-il cette lettre ? Qu’il vienne te chercher s’il veut jamais me revoir ?

— Ma bonne mère !