Page:Kleist - Contes, t. 2, trad. Cherbuliez, 1832.djvu/14

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peuple qui l’entourait. Ils lui demandèrent en plaisantant si elle n’avait rien à leur annoncer. J’étais trop loin pour entendre ce qui fut dit entre eux, et je montai sur un banc qui se trouvait derrière moi, moins par curiosité que pour faire place à ceux qui me poussaient.

» À peine fus-je dans cette position, qui m’exposait entièrement à la vue de cette femme, qu’elle descendit de sa banquette, s’élança vers moi au travers de la foule, et me remit ce petit billet cacheté, me disant que c’était une amulette que je devais conserver soigneusement, parce qu’elle me sauverait la vie.

» C’est sûrement à elle que je dois de n’avoir point péri à Dresde, et peut-être me préservera-t-elle encore à Berlin. »

À ces mots, le prince s’assit en pâ-